MUSEE TRANSITOIRE

JEAN CHARLES DE QUILLACQ

À travers ses sculptures, à la fois conceptuelles et fétichistes, Jean-Charles de Quillacq (1979) interroge nos rapports aux corps, dont il montre surtout la porosité à nos économies capitalistes. Ses objets plastiques et performatifs deviennent ainsi le support ou la conceptualisation d’une façon que l’on aurait d’entrer en relation les un·e·s avec les autres. Et puisqu’ils mettent le corps, ses plaisirs, ses besoins et ses disponibilités au centre de ces rapports, puisqu’ils sont toujours potentiellement sexuels, son travail énonce une forme d’économie libidinale qui régit la manière dont on s’aborde et se regroupe. Son projet tente alors de déployer tout le potentiel positif de cette porosité, si l’on accueille d’autres logiques que celles validées par nos régimes capitalistes.

Pour Le droit à l’oubli, l’artiste s’est intéressé à la régie des corps qu’opèrent les bureaux administratifs où s’établit le Musée Transitoire. Ce qui l’a frappé, en investissant les lieux, c’est la conjonction, dans le bâtiment, d’une forte physicalité–salles, mobilier d’auscultation–et de l’administration de cette même physicalité– sa prise en charge par le collectif et son organisation. Jean-Charles de Quillacq pose alors son travail sur le plateau d’une très grande table de réunion pouvant réunir jusqu’à vingt employés du RSI. A la place de leur poste de travail se trouvent exposées au regard quelques-unes de ses sculptures, organiques et industrielles, figuratives et abstraites. Dans une pièce adjacente, l’œuvre Sans titre évoque quant à elle les salles d’attente toujours agrémentées de mobilier ou de décors plus ou moins riches.